Trouvé à l'intérieur – Page 17Trois manières effectivement d'envisager l'homme comme mesure de toutes les choses. Au premier sens, affirmer que l'homme est la mesure des choses, c'est ... 68Cependant Nicolas de Cues infléchit lui aussi la citation de Protagoras : l’homme n’est plus la mesure de toutes les choses, mais la mesure des choses. Protagoras, cet autre philosophe ancien, ne fut pas très loin de cette opinion, autant qu’il semble d’habitude à certains, car il affirmait que l’homme était le mode et la mesure de toutes choses. 13 E. Faye, Philosophie et perfection de l’homme de la Renaissance à Descartes, Paris, Vrin, 1998. Bref, l’effet immédiat du passage est de brouiller les pistes : on a l’impression que l’idée de départ de Lionardo – l’oisiveté est un mal, l’activité un bien –, qui est une idée antique, qui correspond à une éthique de l’effort individuel pour accomplir sa vertu, a une source divine, une justification religieuse. 61 Mesure intellectuelle, chez le Cusain ; mesures éthique et esthétique, chez Alberti ; mesure mécanique avec l’invention de l’horloge. La vérité, la justice ou la morale seraient alors relatives. Sa première visite pourrait dater de 460[34]. Les Ecoles Présocratiques Gallimard Folio-Essais. L’homme, à la Renaissance, est plutôt un « mystère » ; sa place dans l’univers n’est pas stable, et ce qui frappe un « humaniste » comme Montaigne, c’est plutôt la disproportion de l’homme et du monde. Aussi n’est-on pas étonné de retrouver dans le second la formule de Protagoras, dans un passage qui a l’intérêt d’en proposer une interprétation. Si l'homme est la mesure de toute chose, il ne souffre pas de la concurrence des divinités qu'il élimine du champ de l'existence. La vie en groupe est la seule façon pour lui de se défendre contre les bêtes sauvages. Le premier est la sensation : lhomme voit, touche, sent, entend, goûte et cest ainsi que les choses du monde lui sont données. 67 Lequel reprend aussi à son compte l’idée de l’homme-microcosme, notamment dans De ludo globi (1463) ou De conjecturis (1441). […] Chaque progrès de la connaissance épistémologique et morale a rétabli les sophistes… Notre mode actuel de pensée est, à un haut degré, héraclitéen, démocritéen et protagorien […]. ». J.-C., il devient un familier de Périclès ; celui-ci le charge en 443 d’établir la constitution de la colonie panhellénique de Thurium. et notes), Paris, Garnier-Flammarion,1987 ;Érasme, Éloge de la folie, C. Barousse (trad. 48Seulement, rien ne dit plus que la communauté de ces conventions sociales se limite aux membres de la famille ou de la cité. Trouvé à l'intérieur – Page 178L'autonomie des hommes est donc une notion fondamentale qui s'articule ... pensent, comme Protagoras, que « l'homme est la mesure de toute chose ». L’idée que l’homme soit l’étalon de référence, le centre du monde observable, n’est pas du tout dans la perspective de Nicolas de Cues ; d’abord parce que c’est Dieu qui est le centre du monde64 ; ensuite, parce qu’il affirme plutôt les limites de l’entendement humain, le fait qu’il soit « mesuré » : l’homme ne peut que mesurer les choses, étant lui-même une mesure. Trouvé à l'intérieur... le Grec, et de Térence, l'Africain ? Car le premier nous avait dit que « L'homme est la mesure de toute chose », et le second, que rien de ce qui est ... 4 J.-P. Lauby, M. Promérat, F. Sirel (coord. Très logiquement, le chapitre se conclut par un dossier sur Érasme ; mais, insertion révélatrice, une page intitulée « Passé/présent. Cette phrase introduit en effet une dimension relativiste, dans laquelle chaque homme observe le monde sous un prisme différent, rejetant ainsi toute idée de vérité absolu ou universelle. Dieu est le mesurer même. Chez les Romains, humanitas traduit d’abord la paideia grecque, c’est-à-dire la constitution d’une « culture » par l’enseignement d’un maître41. Il a montré que ce dernier était très peu commenté, très peu utilisé, guère plus qu’au Moyen Âge12. Protagoras n’est pas pris ici en tant que représentant de l’école sophistique, mais de la pensée grecque en général qui s’exprime aussi bien chez les stoïciens et chez les platoniciens. éd. Le théologien y décrit une scène à la fois très concrète et théoriquement puissante. Remplacez l’être par Dieu, vous avez le fondement de la théologie chrétienne. cit., p. 25). ), Paris, Éd. On voit aussi que nous sommes ici bien loin du thème si cher aux théologiens et aux humanistes du « libre arbitre ». Il est le plus démuni des animaux. Écrire un livre sur les avantages et les vertus de la famille apparaît alors comme une tentative de faire la paix et de faire accepter son style de vie28. Par exemple[réf. Les témoignages et fragments sont insuffisants pour se prononcer[12] : Héraclide du Pont dit qu'il est né à Abdère, en Thrace, dans la première moitié du Ve siècle av. (Pantoîos gígnetai.) ” De Protagoras. Diogène[40] rapporte en effet que Protagoras a été choisi pour donner des lois aux habitants de Thourioi, colonie fondée pour remplacer Sybaris après sa destruction. Charles de Bovelles, dans Le Sage, réinterprète ainsi le mythe du Titan voleur de feu dans ce sens : Prométhée, après avoir lui-même façonné l’homme de glaise et d’argile, l’anime du feu volé aux dieux, feu qui n’est donc plus un outil indispensable à la survie et aux techniques humaines, mais le feu de la vie, l’âme elle-même. Le pédagogue, le maître de vertu, comme le sophiste, aide les jeunes gens à découvrir, à affirmer et à développer leur puissance d’agir, autrement dit à se libérer ; on est libre quand on suit sa propre nature, sa « vertu » individuelle. Trouvé à l'intérieur – Page 360Sa fameuse phrase , même avec toutes les réserves de l'auteur , ne signifie plus seulement que l'homme est la mesure de toute chose , si l'on entend par là ... - L’interprétation relativiste de Platon.Sextus Empiricus donne une vision relativiste de la citation de Protagoras. Tous deux avaient en effet un ami commun, le célèbre mathématicien Paolo Toscanelli, qu’ils avaient sans doute rencontré à Padoue lors de leur séjour universitaire et qu’ils continuèrent de fréquenter à Rome. de l’EHESS. En même temps que le discours sur l’homme s’universalise, l’essence de l’homme se spiritualise. Golsenne, Thomas. cit., p. 126, ma traduction.). Il serait le premier à exiger un salaire contre son enseignement. 3Cette citation est extraite d’une lettre écrite à l’occasion de la XVIIIe Rencontre de la Communauté de Sant’Egidio, en 2004, dont l’intitulé était « Religions et culture : le courage d’un nouvel humanisme ». « Tous les hommes sont un seul homme, explique Ficin, sous une seule idée de l’homme et dans la même forme. » Aussi l’humanité est-elle la vertu de celui « qui apporte son amour et ses soins à tous les hommes comme à des frères nés d’un seul père par une longue succession69 ». ), S. Goyard-Fabre (prés. 23Ce relativisme des valeurs a, malgré ce qu’en disent les critiques platoniciennes, une portée politique positive. Conquête du monde, enquête sur l’autre et quête de soi. Condamnation sans appel, donc, reprise par Aristote, puis quasiment par tous les philosophes de l’Antiquité hellénistique (si l’on excepte les sophistes de la deuxième génération, lesquels ne se présentent pas comme sophistes mais comme rhétoriciens), par les Romains, par les théologiens chrétiens, et par les philosophes de la Renaissance qui héritaient de tous ces siècles de mise à l’index des sophistes. Il est forcément chrétien, mais nourri de lectures païennes ; il est citadin mais il aime la nature ; il navigue entre la république de Florence, la Rome pontificale et les cours princières de Ferrare et de Mantoue ; philosophiquement, il se revendique aussi bien de Platon que d’Aristote, mais surtout de Cicéron ; entre ces courants contradictoires, il est difficile de connaître réellement sa pensée, d’autant plus qu’il privilégie les formes où l’énonciation s’effectue au second degré, les dialogues, les fables. La connaissance n’est utile qu’éthiquement. Trouvé à l'intérieur – Page 315autre chose que le prolongement de la tradition des écoles grecques du vie ... des sophistes qui enseignaient que l'homme est la mesure de toutes choses . Protagoras aurait été condamné pour avoir écrit qu'il ignorait si les dieux existaient ou non[47]. Déjà par son titre : Histoire 2e. Nous ne conservons aujourd'hui ni ouvrage complet du sophiste, ni extrait de longueur conséquente[N 8]. Pire, il nie l’existence de Dieu. de Minuit (Le Sens commun), 1983, p. 120-124. David HUME: De la sociabilité humaine. Ensuite, il est certain que la croyance en la véracité du mythe est à prendre autant au premier degré que celle d’un poème (plus tard dans le dialogue, Protagoras commentera des vers de Simonide) : ce qui compte ici n’est pas que Zeus ait réellement donné à tous les hommes le sens de la justice et de la vergogne, mais que dans une démocratie, il est nécessaire que tous les citoyens aient ces deux vertus en partage. Ce qui était une façon de rejoindre une tradition d’interprétations du Timée de Platon qui remontait au Moyen Âge, dans lesquelles l’image de l’homme dans un cercle servait aussi à le désigner comme microcosme. ), Philosophy and Humanism. Nicolas de Cues compare ce processus d’avoisinement du divin par l’extérieur à celui du polygone qu’on voudrait faire ressembler au cercle : on aura beau multiplier les côtés, le polygone ne deviendra jamais un cercle ; entre le polygone et le cercle existe une différence de nature comme entre le fini (connaissable, mesurable) et l’infini (inconnaissable, incommensurable)58. Certains d'entre eux sont mentionnés sous plusieurs titres. L’« homme-mesure » exprime l’anthropologie sophiste telle qu’elle est formulée par Protagoras : « L'homme est la mesure de toutes choses » (cf Platon, Théétète 151e). 63 Nicholas of Cusa, De beryllo, 6, p. 793, cité par M. de Gandillac, Nicolas de Cues, Paris, Ellipses, 2001, p. 109. La nature est une création divine, elle est même identique à Dieu, dit Lionardo dans un élan préspinoziste39. On peut dire par exemple que Dieu est lumière, ce qui signifie qu’il est la lumière maximalement, mais aussi minimalement, puisque ce sont les deux faces de la lumière infinie59.